Politique alimentaire

Article 24

La nutriécologie doit servir de référence universelle pour la gestion de l’alimentation humaine, et sa légitimité doit être reconnue au sein des instances internationales. Le droit pour chaque nation de s’alimenter en priorité avec ses propres ressources agricoles et de le faire dans des conditions écologiques pour préserver le potentiel nourricier de son territoire sera reconnu.

Article 25

La politique alimentaire aura pour but de mettre en œuvre la nutriécologie et s’appuiera sur des recommandations claires, concernant :

– La qualité nutritionnelle des produits à atteindre.

– La biodiversité végétale alimentaire à développer dans l’agriculture et à introduire dans l’alimentation humaine.

– La limitation des calories animales et la lutte contre les élevages intensifs.

– La nature des procédés de transformation à privilégier, par exemple dans le domaine du pain ou des huiles végétales.

– La réduction drastique de la consommation des produits ultratransformés et du sucre.

– La nécessité de privilégier une offre alimentaire bio, ou produite dans les meilleures conditions écologiques possible.

– Un contrôle plus rigoureux des produits importés.

Article 26

L’autonomie alimentaire des régions sera favorisée par la relocalisation de diverses productions agricoles et transformations alimentaires. La création de zones maraîchères de proximité sera organisée pour l’approvisionnement des agglomérations quelle que soit leur taille. Le recours à des circuits courts sera généralisé en restauration collective.

Politique de santé publique

Article 27

Les recommandations nutritionnelles ne seront plus basées seulement sur la couverture des apports nutritionnels conseillés, mais sur les modes alimentaires globaux à observer, en accord avec une politique alimentaire conforme à la nutriécologie.
La gestion de long terme d’une santé globale par une offre alimentaire écologique, calquée sur le régime méditerranéen doit être un élément majeur d’une politique de santé publique. L’intérêt de généraliser une alimentation naturelle, peu riche en ingrédients caloriques ajoutés, afin de lutter contre l’obésité ou de prévenir une dérive du phénotype humain vers la surcharge pondérale sera reconnu, au même titre que les bénéfices de l’exercice physique. Il en est de même pour la prévention des autres pathologies non transmissibles, si bien que la maîtrise d’un régime protecteur sera toujours la première stratégie d’intervention à privilégier.

Article 28

Des recommandations concrètes seront centrées sur des facteurs très limitants pour la santé publique et concerneront :

– Des conseils pour faciliter la transmission et le développement du microbiote chez l’enfant, ce qui est un élément clé pour prévenir l’obésité et faciliter la consommation de produits végétaux.

– Un encouragement à consommer une grande variété de végétaux, et pas uniquement des fruits et légumes, avec une fréquence possible de l’ordre de 7 à 10 produits différents par jour.

– Une incitation à privilégier les huiles vierges plus riches en micronutriments, et à veiller aux apports d’oméga-3.

– Des indications de consommation en produits animaux à ne pas dépasser, en viandes, en charcuterie et même en produits laitiers.

– Des limites strictes à ne pas dépasser dans la consommation de sucre ajouté (de l’ordre de 40 g par jour, avec un objectif raisonnable de 25 g), de sel (autour de 5 g par jour), de produits ultratransformés et de sodas.

– Des principes nouveaux à mettre en œuvre pour optimiser les transformations alimentaires et réduire le nombre d’additifs utilisés.

Politique familiale

Article 35

Les familles bénéficieront de conseils nutritionnels gratuits prodigués par des diététiciens formés à la nutriécologie et d’un ensemble d’informations concernant la gestion de leurs approvisionnements.

Jardinage et plantation d’arbres fruitiers

Article 36

Le jardinage est par excellence une initiative de nutriécologie. La pratique du jardinage sera recommandée, à l’instar des incitations à faire de l’exercice physique. De plus les municipalités devront mettre à la disposition de la population volontaire, des terrains pour jardiner, au même titre que des salles de sport.
La plantation d’arbres fruitiers dans les jardins des particuliers sera encouragée et même subventionnée. De même des arbres fruitiers seront plantés dans des espaces publics ou le long de certaines voies.

Lutte contre le gaspillage et recyclage alimentaire

Article 37

Pour aboutir à un partage plus équitable de la nourriture, pour diminuer le coût écologique de la chaîne alimentaire, il est indispensable de lutter contre toutes les formes possibles de gaspillage, qu’il s’agisse :

– De mauvais traitement des récoltes.

– D’une trop forte utilisation des denrées agricoles en nutrition animale (consommation de céréales ou de soja).

– De transformations alimentaires inappropriées (raffinages excessifs, aliments ultratransformés).

– De dates de péremption abusives.

– De mauvaise gestion des repas ou du recyclage des restes.

Contrairement aux pratiques actuelles, la règle devrait être d’utiliser les refus alimentaires de la restauration collective pour la nourriture de divers animaux et de généraliser la nécessité de composter les déchets alimentaires. Tous les emballages alimentaires devraient pouvoir être recyclés ou biodégradables.